mardi 1 janvier 2030

Bienvenue

Quand je ne pédale pas, j'aime bien  lire des sites de balades en vélo. Je démarre le mien en espérant qu'il satisfasse quelques lecteurs. La plupart des articles racontent mes périples pour aller glaner les montées du challenge BIG : https://www.bigcycling.eu


When I'm not on my bike, I like reading sites about bicycle trips and rides. I start my blog in the hope of pleasing a few readers around. Most of the articles deal with the trips realized to collect the climbs of the BIG challenge: https://www.bigcycling.eu

dimanche 23 février 2020

Lisbonne, Madère

Ayant stupidement laissé mon appareil photo dans l’avion du retour, j'ai illustré cet article d'images trouvées sur internet.
En ce début 2020, je m’étais dit que Madère serait une bonne destination pour le mois de février, et je pense avoir eu raison, puisqu’à part un jour de pluie, tout s’est bien passé : beau temps et températures agréables.
Il n’y a pas de vol direct pour Madère depuis Nice et j’ai dû faire escale à Lisbonne. J’en ai profité pour intercaler la visite de trois BIG sur le continent : à l’aller, j’ai consacré une après-midi à la Serra da Arrábida (BIG 516) et au retour j’ai effectué une boucle de deux jours qui m’a amené jusqu’au Montejunto (BIG 518), en complétant lors de ma rentrée vers Lisbonne par l'Alto de Sintra (BIG 515).
Je débarque à l’aéroport de Lisbonne le samedi en début d’après-midi. Je me rends illico à la gare de Roma-Areeiro prendre le train pour Coina, car les routes pour rejoindre le pied de la Serra da Arrábida ne m’avaient pas paru agréables, étant plates et assez importantes. Sur le trajet, le train franchit l’estuaire du Tage par le gigantesque pont du 25-Avril, où la voie ferrée passe sous l’autoroute.

Le départ de la gare de Coina se fait comme prévu par une nationale bien chargée, que j’essaye d’éviter autant que possible par les petites rues latérales. J’arrive enfin à la route touristique de la Serra da Arrábida où la vraie montée commence. Je contourne la colline par son versant ouest et bientôt la mer apparaît. Plus je monte, plus le panorama est vaste et les vues plongeantes sur la côte magnifiques. Le point culminant de la route se situe immédiatement après le « Miradouro Portinho da Arrábida », où apparemment la jeunesse du coin aime bien venir se prendre en photo, le selfie sur fond d’océan est de rigueur.
La route ondule ensuite sur la crête, dominant la côte en permanence, tout en offrant de temps en temps des aperçus vers l’intérieur des terres. Je me rapproche peu à peu de Setubal et de la péninsule de Troia qui me proposent aussi de jolis spectacles. En bas de la descente, je rejoins par une petite route la nationale que j’ai prise au début. Il y a toujours beaucoup de voitures, mais aussi une large bande latérale et le parcours est plutôt en descente, donc le tronçon n’est pas trop horrible et vite passé. Je reprends le train pour Lisbonne où je passe la nuit.

Le lendemain matin, je suis très tôt dans l’avion de Madère. L’Aerobus est un moyen pratique et rapide pour rejoindre Funchal et peu après onze heures je m’élance vers mes deux premiers objectifs de l’île, le BIG 519 Eira do Serrado et le BIG 522 Pico Arieiro. Dès le départ je suis confronté à de fortes pentes. A Madère le 12% est la norme, ce n’est qu’autour de 20% qu’on commence à se dire que c’est pentu. Plus je monte vers l’Eira do Serrado, plus je me rapproche du brouillard. Juste avant un tunnel je tourne à gauche pour la dernière partie du parcours, qui alterne quelques petites descentes et remontées.

A l’arrivée, je suis heureusement juste en dessous des nuages et peux ainsi profiter de jolies vues vers la vallée de Curral das Freiras. Je fais ensuite demi-tour car ce BIG est un cul-de-sac, et deux kilomètres plus loin, je prends à gauche la bifurcation vers le BIG 522 Pico Arieiro. Là je me trouve face à un mur, creusé dans la montagne ! Pendant au moins deux kilomètres, les rampes à plus de 20% se succèdent, je regrette bien de ne pas

avoir installé ma cassette de 30 avant de partir. Je suis trop occupé à me battre avec la pente pour regarder le paysage, mais suis de toute façon plongé dans le brouillard. Je finis par sortir, à la fois du brouillard et des pentes assassines, et me retrouve en plein soleil, au-dessus d’une mer de nuages, déchirée çà et là par des pics acérés. La vision est splendide.
Je rejoins la route de Poiso pour les deux derniers kilomètres de la montée. Arrivée au pic, la route se termine sur un rond-point, d’où part une rampe pavée suivie d’une petite montée en zigzag qui amène au panneau Pico do Arieiro 1810 metros. Je descends ensuite par le Paso do Poiso et allonge un peu mon périple en rejoignant la route de Camacha qui me ramène vers Funchal.

Le lendemain je pars vers les deux autres BIG de Madère, le BIG 521 Cabo Girao et le BIG 520 Boca Encumeada. La sortie de Funchal se fait au milieu des palaces 5 étoiles, et j’aperçois bientôt la grande falaise du Cabo Girao. L’arrivée officielle se trouve au point le plus haut de la zone, sur l’esplanade d’une belle église toute blanche, mais tout l’intérêt du BIG se trouve au Miradouro voisin. A travers la plate-forme, transparente, et par-dessus la rambarde, si on arrive à s’y pencher, on aperçoit la grève et les bananeraies 580 m en contrebas.
La route directe vers la Boca de Encumeada est une nationale importante, qui plus est au débouché de l’autoroute de Funchal. A Ribeira Brava, je choisis donc de continuer le long du littoral pour rejoindre la crête de l’île par une route plus tranquille. Je monte, je descends, je remonte, jusqu’à Canhas où une dure montée commence. Quand j’arrive à Paúl da Serra, j’ai grimpé 1000 m en 10 km. La végétation sur ce plateau est surtout composée de petits buissons de couleur jaune, ce qui donne un joli tableau avec le vert des quelques bouquets d’arbres. Je
continue à monter quelques faux plats jusqu’à 1600 m d’altitude environ, où commence la descente vers la Boca Encumeada. L’arrivée au BIG se fait par une route impressionnante, à flanc de falaise, qui domine de très haut la vallée qui redescend vers Ribeira Brava. Après le BIG, je retrouve la nationale qui m’avait rebuté. Les camions qui me doublent ne me font pas regretter le détour que j’ai fait pour les éviter en montée.
La route du retour commence par une sérieuse montée de Ribeira Brava à Câmara de Lobos. Arrivé là-haut, je choisis de tourner vers la Boca de los Namorados, qui offre à la fois un beau point de vue et un col répertorié au cent Cols. Tout cela se mérite et je bataille un moment dans les 20% et plus. La descente par l’autre côté m’affichera même un -30%, j’ai échappé au pire. Le Miradouro au bout de la route se trouve
dans la même vallée que le Eira do Serrado et je peux l’apercevoir au loin, sur l’autre versant, ainsi qu’à nouveau le village de Curral das Freiras, d’un autre point de vue.
Le mardi, je décide d’aller jeter un coup d’œil à la Ponta de Sao Lourenço, à l’extrémité est de l’île. Je choisis pour y aller la route du bord de mer, ayant déjà parcouru l’avant-veille la route de Camacha. La sortie de Funchal se passe bien, mais vers Caniço, un flux énorme de voitures rejoint ma route, d’autant plus important qu’il est l’heure de pointe pour aller travailler. Je prends vite sur la gauche une route latérale pour rejoindre Camacha, au moment où la pluie commence à tomber. J’arrive trempé à Camacha et continue toujours sous la pluie jusqu’au miradouro de la Portela (d’où je ne vois pas grand-chose). Là je dois me décider, si je descends vers Machico ou renonce à la sortie. Au moment précis où je m’engage sur la route de Machico, la pluie redouble brutalement. Je perds alors l’espoir de voir les choses s’arranger, et fais demi-tour vers Funchal. J’y suis de retour assez tôt et profite de l’après-midi et de la pluie qui s’arrête pour visiter la ville.

Le lendemain, échaudé par mon expérience de la veille sur la route du littoral, je prends directement la direction de Camacha. Après la descente vers Machico la route remonte jusqu’à un tunnel. Juste avant l’entrée de celui-ci, une petite route se détache à droite vers le pico do Facho. De ce promontoire, on jouit d’une très belle vue vers Machico et sa plage d’un côté, sur le port de Caniçal et la pointe de Sao Lourenço de l’autre. J’en redescends ensuite, traverse le tunnel et m’engage vers la pointe proprement dite. Les photos que j’avais pu voir de l’endroit me faisaient espérer un joli spectacle, et je n’ai pas été déçu.
Les vues le long de cette pointe sont époustouflantes, particulièrement celle du Miradouro da Ponta do Rosto, d’où l’on voit la mer battre les falaises colorées et les pointes déchiquetées surgissant des flots. C’est magnifique. J’y reste un bon moment, puis reprends le chemin de Funchal. Au milieu de l’après midi la circulation est raisonnable et je peux rentrer sans souffrir par la côte, clôturant ainsi mon séjour à Madère.
De retour le jeudi matin à Lisbonne, je pars en direction du Montejunto. Je sors de l’aéroport par de larges avenues urbaines et me retrouve sur la route de Loures. J’ai un peu de circulation au début mais suis tranquille à partir de Bucelas. La route s’élève un long moment mais les pentes n’ont rien à voir avec Madère, heureusement. Je traverse ainsi tranquillement la campagne lisboète et arrive à Vila Verde dos Francos, au pied du BIG.
Le début de la montée se fait dans une ambiance toujours agricole. Je contemple au passage de jolis moulins à vent tout blancs et après une petite descente, je tourne à droite pour la dernière partie de la montée. Au sommet figurent quelques bâtiments anciens, dont quelques-uns en ruine, ainsi qu’un nombre impressionnant d’antennes. La situation du Montejunto est vraiment particulière puisque c’est la seule montagne un peu importante à des dizaines de kilomètres à la ronde. La vision s’étend donc très loin et dans toutes les directions. Avant de descendre, je pousse jusqu’à la boule du radar à proximité mais un militaire en faction me dissuade de trop m’attarder. Ce BIG gravi, je repars vers le sud et m’arrête pour la nuit à Torres Vedras.
Le lendemain je traverse Mafras en passant devant l’impressionnant Palácio Nacional et sors de la ville par une nationale à quatre voies pas très agréable, en montée de surcroît. Les routes pour se rendre à Sintra sont un peu plus encombrées que celles que j’ai pu parcourir la veille, mais j’y arrive quand même. La montée vers le Alto de Sintra se fait par une petite route sous les arbres, avec des pentes assez costaud. Je suis dépassé continuellement par de petits triporteurs qui montent les touristes sur la colline, les moteurs fument et pétaradent, la qualité de l’air ne semble pas la préoccupation première sur le site. Le sommet de la route, arrivée du BIG, se trouve devant les grilles du château dont on peut apercevoir quelques murailles multicolores.

Je repars en sens interdit, pour m’éviter un trop grand détour, vers la serra de Sintra. Après quelques kilomètres agréables dans la forêt, je redescends vers la mer et longe l’océan jusqu’à Cascais. Les falaises et les larges plages de sable alternent, balayées par la houle du large. Je fais ma rentrée à Lisbonne par Belem et sa célèbre tour, et pars visiter quelques sites de la ville : la Praça do Comércio, le parc Eduardo VII, l’aqueduto das Águas Livres, etc. Je monte au Bairro Alto, puis à Graça, ce qui revient à grimper une dizaine de Koppenberg agrémentés de rails de tramway et de voitures dans tous les sens.
Après avoir ainsi sacrifié au tourisme, je passe ma dernière nuit à Lisbonne. Le lendemain, dans l’avion du retour, je prends une belle photo du Montejunto par le hublot, j’omets de ranger mon appareil et à l’arrivée à Nice je sors de l’avion sans plus y penser, me privant pour toujours des belles photos souvenir de ce voyage, snif.

samedi 26 octobre 2019

Toscane, Marches, Ombrie, Saint-Marin

Vers la mi-octobre, je me suis décidé très rapidement pour une balade BIG, vite avant que l’hiver n’arrive. J’avais d’abord envisagé l’Adriatique, en descendant de Trieste à Split et retour par Ancône, mais le programme était trop dense pour le temps dont je disposais et j’ai donc opté pour la proximité et l’Italie. Le passo de la Futa étant le BIG le plus au nord de ceux qui me restaient dans la Botte, je décidai donc un départ depuis Florence.

Comme souvent mes voyages en Italie commencent par une petite balade matinale pour aller prendre le train à Vintimille. Cette fois-ci les ennuis arrivent dès le départ puisque je casse une pédale du côté de Roquebrune. Heureusement je prévois toujours large quand il s’agit d’attraper un train et j’arrive malgré tout à temps à la gare. A Florence, je descends à la station de Rifredi, car mon téléphone m’avait signalé un magasin Décathlon tout proche. Et ainsi, quelques minutes après, je reprends la route avec une paire de pédales toutes neuves.

La route monte dès la sortie de Florence, mais à Pratolino un virage à gauche marque le début d’une longue descente jusqu’au lac de Bilancino. J’arrive alors sur une route très fréquentée et me dépêche de tourner à droite vers Galliano. La route est d’abord assez plate avant de monter un long moment, puis de redescendre un peu en passant devant l’important établissement de l’eau minérale Panna. Je recommence à monter jusqu’au col, où je fais demi-tour pour me diriger vers le passo La Calla. Je reste pour la descente sur la route principale, pour m’éviter la remontée de Panna, mais toutes les montagnes russes que je dois franchir me font dire qu’elle ne fait pas gagner beaucoup de dénivelé.

J’avais étudié les distances et les dénivelés pour rejoindre le passo la Calla, et j’avais conclu que l’option la plus courte passait par Castagno d’Andrea. J’avais bien vu qu’il y avait une partie non goudronnée dans la montée, mais je l’avais largement sous-évaluée. Elle fait largement plus du double des 3 km que j’avais mesuré sur la carte, est par certains moments complètement non cyclable et passe pour couronner le tout par un col à 1500 m. Tout cela explique que j’arrive au passo la Calla beaucoup plus tard que prévu et c’est dans la nuit que je parcours la descente jusqu’à Stia, où je profite de mon premier hôtel.

Le lendemain matin, je descends la vallée de l’Arno jusqu’à Poppi, où je prends la direction du passo dei Mandrioli. Arrivé en haut, je ne redescends pas de l’autre côté, même si juste après le col un magnifique panorama se découvre vers la Romagne, mais je fais demi-tour en direction du sanctuaire de la Verna. Arrivé au sanctuaire, je cherche un endroit joli pour la photo souvenir. Je m’avance dans la direction que prennent les nombreux visiteurs du lieu (nous sommes dimanche), contourne les bâtiments, passe sous un porche et arrive enfin sur une belle esplanade, d’où la vue s’étend sur tous les alentours, et où une immense croix fournit un repère idéal pour marquer l’arrivée du BIG.

Après la petite remontée du valico della Spina, je descends vers Pieve Santo Stefano, d’où je me dirige vers le Monte Fumaiolo. Je remonte la vallée du Tibre sur une petite route où je suis pratiquement seul, grâce à l’autoroute qui parcourt la même vallée. En traversant le village de Valsavignone, je crève, mais j’ai beau examiner mon pneu, je ne trouve pas la cause de la crevaison (j’aurais dû mieux regarder, car je vais encore être très embêté avec ce pneu). Après avoir réparé, je continue la montée jusqu’au Monte Fumaiolo, aux sources du Tibre. J’ai découvert par la suite qu’il y avait une fontaine officielle à proximité du col, mais je n’y suis pas allé.

J’attaque la descente en direction de Rimini et de Saint-Marin. Nous sommes dimanche après-midi et je me retrouve bientôt au milieu des nombreuses voitures des promeneurs qui redescendent des montagnes. A Novafeltria, nous sommes arrêtés quelques minutes pour laisser passer un flot ininterrompu de voitures descendant des montagnes environnantes. A partir de là, je roule dans un embouteillage continu jusqu’à la bifurcation vers Saint-Marin, où la circulation reste quand même assez dense.

J’arrive en haut au moment où la nuit tombe, parcours quelques ruelles de la vieille ville, prends quelques jolies photos des châteaux surplombant la falaise et redescends vers la vallée de la Conca. Je pensais trouver un hôtel sur la route de Carpegna mais les possibilités ne semblent pas très nombreuses. Il est déjà tard, et à ce moment je crève une deuxième fois. Je répare rapidement, il fait nuit noire, et je me dis qu’il n’est plus possible d’arriver à Carpegna à une heure raisonnable, je m’affole un peu et je reprends donc la direction de la descente en me disant que j’aurais plus de chance de trouver un hébergement. Entre hôtels fermés et B&B complets, je finis très loin de mon parcours, à Morciano di Romagna. Mais bon, je suis logé, quelques kilomètres en plus me préoccupent beaucoup moins que mon pneu arrière qui crève à répétition.

Je repars le lendemain en me disant que j’achèterai un pneu à la première boutique de vélo ouverte, mais elles sont rares dans ma direction. Après avoir remonté tout ce que j’avais descendu la veille,je tombe sur des panneaux indiquant que la route est fermée et m’envoyant sur une petite déviation au milieu des collines. Je tourne tout en me disant que j’ai tort, et effectivement j’ai l’impression d’avoir été le seul. La route monte, puis descend très raide, et se dégrade très fortement. Dans une énième montée raide, je crève une troisième fois. Cette fois-ci plus qu’une seule chambre à air de rechange, je passe alors un long moment à regarder mon pneu sous toute les coutures et finis par trouver un fil de carcasse qui dépasse. Je le recouvre, regonfle et repars en priant avoir trouvé l’origine du problème.

A Macerata Feltria, je me retrouve sur des routes plus carrossables et avance vers Carpegna où il y a apparemment un magasin de vélos. Mais déception, il est fermé et semble être de toute façon spécialisé dans le VTT électrique. Il ne me reste plus qu’à continuer mon programme et grimper le BIG spécial Pantani. La route est minuscule, très raide et irrégulière, mais des panneaux indiquant le kilométrage restant à chacun des 22 virages permettent de mesurer son avancée. De temps en temps, des reproductions de journaux rappellent les grandes heures du Giro sur le Monte Carpegna. Tant et si bien que j’arrive en haut, accueilli par un Pantani plus grand que nature.

Après la descente je continue, toujours préoccupé par mon pneu. Le moindre passage sur un goudron irrégulier me fait craindre une crevaison, je roule vraiment avec une épée de Damoclès au dessus de la tête. Je rejoins Borgo Pace par le passo della Spugna, non goudronné en partie, et commence la montée de la bocca Trabária, heureusement sur une route impeccable. Enfin, en bas de la descente, dans la ville de San Giustino, j’achète un pneu tout neuf et refais mon stock de chambres à air, je suis sauvé. Après avoir passé toute la journée avec la hantise d’une crevaison fatale, je suis un peu usé moralement et me contente ensuite des quelques kilomètres jusqu’à Citta di Castello où je m’arrête pour la nuit.

Le lendemain matin la ville est plongée dans le brouillard lorsque je repars vers le Monte Nerone. Heureusement pour moi, j’en sors rapidement en gravissant les pentes de la bocca Seriola. Après la descente et avoir tourné vers le Monte Nerone, je suis intrigué en traversant le village de Colombara par ce qui me semble être une immense mappemonde, et effectivement il s’agit de la Mappemonde de la Paix, construite à l’initiative d’un habitant du village, Orfeo Bartolucci.

Après une petite pause à Serravalle di Carda, j’attaque la dernière partie de la montée, où je peux prendre de jolies photos de la route que j’emprunte et du Mont Carpegna que j’ai grimpé la veille. Je monte jusqu’au portail de l’antenne (on ne peut aller plus haut), je me repais du paysage à 360° que l’on découvre de là-haut, puis je redescends en direction de Pianello. Après un beau monument au passage du Giro 2009 et une petite remontée, la vraie descente commence. La route se love tout d’abord en larges lacets au milieu des près avant de rentrer dans la forêt. Il faut vraiment faire attention car la route est très dégradée et pleine de trous, on se demande comment le tour d’Italie est passé par là il y a tout juste dix ans.

Une petite montée par une route très tranquille vers le village de Moira, la descente suivante et la montée du passo della Scheggia m’amènent sur une route plutôt descendante jusqu’à Fossato di Vico, au pied de la Cima Mutali. Ce BIG est le pendant du Monte Carpegna : même distance, mêmes fortes pentes sur une petite route isolée. J’entends passer des trains pendant ma montée, j’aperçois des rails en retraversant la ville, mais je ne cherche pas plus loin, alors qu’une jonction en train m’aurait sans doute fait gagner du temps et surtout éviter pas mal de nationales inhospitalières.

Je prends donc en vélo la direction de Fabriano. Je m’inquiète un peu car des panneaux annoncent la route fermée, mais il s’agit de l’ancienne nationale, remplacée aujourd’hui par la SS 76. Et de ce fait la vieille route que j’emprunte par le valico di Fossato est tout à fait tranquille. A Fabriano il est un peu trop tôt pour que je m’arrête, et je décide de pousser jusqu’à Matelica à une vingtaine de kilomètres. Je fais les choses bien, appelle un hôtel et lui dis que j’arriverai dans une petite heure. Mais je me retrouve complètement perdu à la sortie de Fabriano dans un réseau de nationales inextricable, je suis dirigé vers l’est alors que ma destination est au sud, bref j’essaye alors de rejoindre mon itinéraire par un petit chemin que me montre la carte.

Résultat, je me retrouve sur une piste en terre, traverse une voie ferrée par un passage souterrain et arrive finalement devant la barrière d’une propriété privée. Je ne sais pas où aller sinon, alors je continue, pousse mon vélo dans une montée pour les tracteurs, fais demi-tour, reprends une autre piste en montée et me retrouve finalement sur un chemin plus carrossable. Je suis heureux de franchir une autre barrière qui me fait sortir de la propriété privée, et me retrouve enfin sur une route. J’ai compris plus tard qu’il aurait suffi que je continue sur la route où j’étais pour arriver tranquillement à Matelica en contournant la colline que je me suis évertué à grimper. Quoi qu’il en soit j’arrive à l’hôtel, un peu plus tard qu’annoncé, mais cela fait partie des petits aléas de la balade.

Le lendemain, je me réveille très tôt et comme je sais que j’ai jusqu’à San Severino Marche un parcours sur une nationale difficilement évitable, je décide de partir tout de suite. Effectivement le trafic est supportable au début, mais se densifie peu à peu et je suis bien content de pouvoir à Rocchetta quitter la nationale pour me retrouver sur des routes plus accueillantes qui m’amènent en longeant la rivière jusqu’au pied de Montelupone. Après avoir grimpé ce BIG plutôt littoral, je retourne vers les montagnes en me dirigeant vers Amandola. Là encore la circulation est très dense, tant est si bien que je quitte la route directe et passe par les villages perchés de Torre San Patrizio, Rapagnano et Montegiorgio. Après être descendu, je retraverse la nationale vers Belmonte Piceno et Servigliano et retrouve enfin la route d’Amandola, beaucoup plus tranquille maintenant.

Les montées et les descentes se succèdent jusqu’au dernier embranchement pour la Forca di Presta où je me retrouve brutalement écrasé par l’immense muraille du Monte Vettore qui apparaît face à moi. Après avoir franchi le col, je profite des dernières lueurs du jour pour découvrir le Pian Grande, une vaste plaine insolite de par ses dimensions, son aspect totalement plat et la ceinture apparemment ininterrompue de montagnes qui l’entoure. J’en sors par une montée qui m’amène vers les derniers kilomètres de la Forca Canapine.

Je me faisais du souci pour ce col, car j’avais pu suivre sur le site BIG les comptes rendus disant comme la route avait souffert des tremblements de terre. Mais j’ai eu le soulagement de constater que la route était maintenant complètement refaite, et qu’on pouvait monter jusqu’au col sur un revêtement tout neuf. Dès après le col en revanche, la route est toujours bloquée et je ne sais pas dans quel état se trouve la descente vers Tufo. Je fais donc demi-tour en direction de Norcia où, d’hôtels fermés en hôtels complets, je me retrouve au palazzo Seneca, un hôtel de grand luxe, mais on ne se refuse rien lorsqu’il s’agit des BIG.

Le lendemain, je m’élève au dessus de Norcia jusqu’au passo della Civita, puis redescends vers Leonessa. Une brève montée avant d’arriver m’amène au pied du Terminillo. Allez, plus que 1000 mètres de dénivelé et j’ai fini ! La montée de la sella de Leonessa se fait en grande partie dans la forêt, en suivant d’abord le fond de la vallée, puis avec de plus en plus de lacets au fur et à mesure qu’on s’élève. En sortant de la forêt, on aperçoit à gauche la route qui s’accroche à une falaise, et à droite la cime du Monte Terminillo. Encore quelques lacets et je suis au col, quatorzième et dernier BIG de mon périple.

Je me lance dans la descente, traverse la station de ski de Terminillo que je n’imaginais pas aussi grande, et arrive à la gare de Rieti. Je n’ai pas le choix, car une seule ligne y passe, qui va à Terni. A partir de Terni, je dois redescendre à Rome prendre un train qui, j’espérais,me permettrait d’être le soir à Vintimille. Mais le trop grand retard de ce train m’oblige à dormir à Milan, et c’est donc seulement le lendemain midi que je suis de retour à Nice.
Plus de photos : http:/cathie.charbonnier.free.fr/piwigo/index.php?/category/167

vendredi 19 juillet 2019

Jura, Vosges, Forêt Noire


A la fin juillet, une rencontre entre BIG et Cent Cols était organisée au Schliffkopf, dans la Forêt Noire. Je ne pouvais manquer ça, surtout dans une région où j’avais tous les BIG à découvrir. Disposant de la semaine précédente, j’en profitai pour établir un programme incluant quelques BIG dans le Jura, plus tous ceux des Vosges et de la Forêt Noire.

Mon périple commence le vendredi soir à Antibes où je prends le train pour Lyon. J’y suis sur place pour attraper le lendemain le premier train pour Culoz, au pied du Grand Colombier. La montée offre très vite de jolies vues sur le Rhône et le lac du Bourget. On aperçoit la dent du Chat qui me rappelle une montée ardue effectuée il y a quelques années. Après une ascension pas facile non plus, j’arrive au col et redescends vers le Valromey que je traverse pour attaquer le relais de Planachat. La montée se fait par une petite route en piètre état, étroite et peu fréquentée, comme on les aime. Arrivé en haut, il faut faire quelques mètres sur une piste pour atteindre l’antenne but de la montée, et la table d’orientation juste au-dessus.

Depuis mon inscription au club des Cent Cols, je prête attention aux cols qui jalonnent mes parcours BIG, prévoyant même de légers crochets pour en attraper quelques-uns de plus. Ce que je fis en allant chercher le col de la Lèbe dans la descente du relais (plus tard dans la journée, j’avoue que je laissais tomber la plupart de ces détours). Après le col de Ballon, qui se trouvait lui sur mon parcours, une bonne descente m’amène dans la vallée du Furans et après un court passage sur la nationale, j’attaque la montée vers Ordonnaz et arrive finalement au col de Portes.

J’entame ensuite une liaison assez longue jusqu’au signal de Cuiron. Le trajet est agréable, sur les contreforts du Jura. Le relief est un peu plus marqué que ce que je souhaiterais mais me permet d’engranger un certain nombre de cols avant d’atteindre le BIG. Les pentes qui amènent au signal de Cuiron, sur le mont July, sont ardues, surtout en fin de journée, mais je parviens quand même en haut. Après le BIG, je continue vers le nord en direction du prochain objectif, le mont Poupet, mais il est presque 20 heures et il est temps de chercher un hébergement pour la nuit.

J’étais un peu inquiet car la contrée me semblait très agricole et peu portée vers le tourisme mais un petit coup d’œil à mon téléphone me montre un hôtel tout près, dans le village de Simandre-sur-Suran. Un dernier petit col, le col de la Rousse, et je suis à bon port, après une journée fructueuse à 4 BIG.

Le lendemain je repars plein nord vers le département du Jura, où j’arrive assez vite. Je le traverse presque entièrement en restant toujours à une altitude qui oscille autour des 600 mètres. Mais au moment où j’arrive en vue du Mont Poupet, la route plonge sans rémission vers Salins-les-Bains et me fait donc commencer la montée vers le BIG à une bien basse altitude. Je m’inflige au début des pourcentages énormes en prenant un raccourci qui ne s’imposait sans doute pas, puis retrouve la route principale jusqu’à l’embranchement en cul-de-sac qui amène au sommet. Les 4 derniers kilomètres descendent rarement en dessous des 10%. Après un petit replat, la dernière rampe est la partie la plus terrible mais les derniers hectomètres sont heureusement plats.

Je repars ensuite en direction de Besançon, pour mon dernier BIG en Franche-Comté, le fort de Chaudanne. Je fais mon entrée dans Besançon en suivant des pistes cyclables agréables le long du Doubs, et clôture ma première série de BIG par une nouvelle montée bien raide et ensoleillée, en cette période caniculaire de juillet. Je me rends finalement à la gare, à une douzaine de kilomètres de là, prendre le train pour Strasbourg où je passe la nuit. Les BIG se présentant en effet comme deux lignes parallèles dans les Vosges et la Forêt Noire, j’avais prévu de parcourir les Vosges vers le sud, puis de remonter vers le nord par la Forêt Noire, en commençant et finissant le parcours à la gare de Strasbourg.

Le lendemain une longue portion de plaine m’attend avant d’arriver au pied du premier BIG. Le parcours est agréable le long du canal de la Bruche. Je traverse ensuite le joli centre-ville de Mutzig et entame à Schimerk la montée vers le col du Donon. La montée n’est pas très dure, arrivé en haut je fais demi-tour vers le Champ de Feu. Là non plus les pourcentages ne sont pas effrayants et j’atteins le BIG sans trop de difficulté.

Il y a un grand intervalle entre ces deux premiers BIG dans les Vosges du Nord et les sept autres qui sont tous situés au sud. Le plus rapide aurait été de redescendre dans la plaine et longer le massif mais la solution me paraît trop facile pour être acceptable. Et surtout j’ai envie de jeter un coup d’œil au château du Haut-Koenigsbourg (souvenir de bandes dessinées enfantines). Je prends donc un itinéraire plus montagneux, en accrochant au passage les cols de Fouchy et du Schaentzel. Le château est moins impressionnant vu de près que lorsqu’on l’aperçoit dominant toute la plaine d’Alsace, mais à l’inverse la vue d’en haut sur cette plaine est magnifique et extrêmement étendue.

Après cet intermède touristique, je n’ai plus de scrupules à redescendre, mais mon parcours, que j’avais fait suivre les itinéraires cyclistes recommandés, s’avère une succession de raidards indigestes. Je rate à un certain moment un embranchement, ce qui me ramène sur la grand-route, où je ne suis pas fâché d’avancer rapidement même s’il y a davantage de circulation.

J’arrive ainsi au pied du Petit Ballon. Contrairement aux deux premiers BIG, la montée est très dure, la traversée du village de Wassembourg étant particulièrement raide. J’atteins quand même le sommet, passablement fatigué car la journée touche à sa fin, puis fais demi-tour pour redescendre vers Munster et le col de la Schlucht. Dès le début de la montée je regarde sur le bord de la route s’il n’y a pas un hôtel. Dans Soultzeren, il y en a un dont je me demande s’il est ouvert ou fermé. J’entends à cet instant une voix venant de l’intérieur. Le nouveau gérant, qui était effectivement en train de faire quelques travaux dans l’hôtel fermé, me fait entrer avec un sens du commerce tout oriental. J’ai même droit au repas du soir alors qu’il n’y a personne d’autre que moi dans l’hôtel.

Bien reposé, je termine le lendemain le col de la Schlucht, qui est long mais particulièrement peu pentu. Je traverse ensuite Gérardmer pour aller grimper le col de Grosse Pierre. Ce n’est pas non plus un très gros morceau, la descente que je prends côté Cornimont est beaucoup plus longue. Le BIG suivant, le ballon de Servance, se grimpe par une petite route étroite et agréable, bien qu’irrégulière et assez pentue par moment.

Je m’étais rendu compte en préparant mon voyage que je passais au pied de la Planche des Belles Filles, ascension célèbre du Tour de France, et j’avais rajouté cette montée avec enthousiasme. Mais plus j’approchais plus la petite voix dans ma tête « ce n’est pas un BIG, ce n’est pas un BIG, … » se faisait insistante. Arrivé au pied, en début d’après-midi sous une température de 40°, je me retrouve face à une route large, rectiligne et remplie de véhicules de toute sorte : motos, autos, vélos, … tout le contraire du Ballon de Servance. J’entame la montée mais je prends vite (50 mètres environ) la décision de renoncer à ce supplément a priori peu agréable.

Le BIG suivant est la Ballon d’Alsace, une belle montée aux pourcentages« standard ». Le profil complet est affiché en bas et des panneaux destinés aux cyclistes figurent tous les kilomètres, ainsi qu’au sommet. Un peu avant le BIG suivant, le Petit Drummont, une petite route parallèle à celle du col de Bussang permet de laisser cet itinéraire très fréquenté, tout en faisant découvrir les sources de la Moselle. Les cinq derniers kilomètres sont longs et difficiles, mais avec de la patience je finis par arriver en haut.

Mon dernier BIG de la journée est le Grand Ballon. Je prends pour y accéder une toute petite route au départ de Saint-Amarin. Elle est encore une fois très pentue par moment, et assez dégradée sur sa partie haute. Pour la dernière partie de la montée, je rejoins au col de Haag une route plus importante. Je suis en haut vers 19h30, et espère pouvoir dormir à l’hôtel du sommet, mais il ne peut m’accueillir. Je prends alors la descente, entrecoupée au début de petites remontées dont je me passerais bien à cet instant, et trouve finalement un hôtel juste au pied, dans la ville de Uffholtz.

Le début du lendemain est plat puisque je retraverse la plaine pour aller vers l’Allemagne. Dès le premier BIG, Blauen, je vois que les pourcentages ne seront pas plus faciles que du côté vosgien. La route du deuxième BIG, Belchen, monte jusqu’au parking d’une télécabine, où une très courte portion non goudronnée amène jusqu’aux derniers kilomètres de la montée, réservés aux vélos. Je finis la journée avec le Weißenbachsattel, un col classique sur une route assez importante.

Il est maintenant l’heure de me trouver un hôtel. Le prochain BIG sur ma liste est le Feldberg, point culminant du massif de la Forêt Noire et donc cul-de-sac. Puisque je dois passer à Todtnau à l’aller et au retour, je me dis que dormir là me permettrait de faire la montée le lendemain en laissant tout mon barda à l’hôtel. Ce que je fais et je prends donc en me levant la direction du Feldberg. Depuis la vallée, on aperçoit une tour que je pense être le sommet, mais il s’agit en fait de son petit frère tout proche, le Seebuck. Peu après un col je quitte la route principale et rejoins très vite une station avec de grands hôtels. A partir de là, la fin de la montée se fait sur une petite route au milieu d’un paysage très verdoyant. Une fois le sommet atteint je redescends à mon hôtel où je profite du petit déjeuner avec un bel appétit.

Je repars ensuite pour de bon vers les deux BIG suivants, Schauinsland et Kandel Pass, en haut desquels je fais demi-tour à chaque fois. Arrivé là, je m’aperçois que j’ai mal enregistré sur mon GPS la portion de trace qui devait m’amener au Lochenpass. Heureusement, mon téléphone me sauve puisque j’arrive à y télécharger ce parcours. C’est moins pratique mais j’arrive quand même à avancer. Le Lochenpass est un peu éloigné vers l’est par rapport aux autres BIG et je ne peux pas l’atteindre avant le soir. Je descends donc vers Schömberg pour trouver un hôtel et dois attendre le lendemain pour grimper ce BIG avant de repartir vers les trois derniers de la Forêt Noire : Löcherbergwasen, Schliffkopf et Hornisgrinde.

Après une longue portion vallonnée, j’arrive à une descente très raide qui rejoint le centre-ville de Schiltach, d’ailleurs très joli avec ces maisons à colombage. J’ai réalisé après coup que cette descente correspondait au Natacha Zollhaus, qui mérite pleinement son inclusion dans la liste vu la pente. Je franchis ensuite le Kreuzsattel pour arriver au pied du Löcherbergwasen. Une fois passé cet antépénultième BIG, je retrouve Oppenau en bas de la descente. Toujours soucieux du lendemain, j’avais inclus le Schliffkopf dans mon parcours même s’il était prévu que j’y retourne deux jours après. Mais la route qui m’aurait permis d’enchaîner Schliffkopf et Hornisgrinde était barrée pour travaux. De plus, un panneau indiquant 18% (!) de pente ne m’incitait pas à tenter ma chance au risque de devoir tout redescendre.

Après avoir consulté mon GPS, je prends donc la direction d’Appenheimer, et rejoins la route des Crêtes qui mène à ces deux BIG. J’aurais pu comme prévu atteindre le Schliffkopf au prix d’un aller-retour de quelques kilomètres. Mais il se faisait tard, et sachant que je devais y retourner, je décide donc finalement de laisser le Schliffkopf pour le rassemblement du dimanche et tourne vers Hornisgrinde.

La montée finale vers Hornisgrinde débute près d’un joli petit lac que l’on domine rapidement. Tous les 10 mètres gravis sont indiqués sur la route, ce qui est encourageant. L’ascension se termine au pied d’une tour dans laquelle je n’ai pas pensé à grimper. Je repars vite car il est tard et me trouve un hôtel dans la descente.

Mon programme de BIG s’étant déroulé sans anicroche, je disposais d’une journée entière avant de rejoindre Oberkirch. J’en profitais pour aller grimper le Grand Wintersberg, que j’avais réservé pour ce cas de figure. Pour l’atteindre, j’avais à nouveau une longue traversée de la plaine alsacienne, par Bischwiller, Haguenau et Niederbronn les Bains. La montée du Grand Wintersberg n’est pas trop dure, à l’exception de la dernière rampe. Cette fois-ci je n’ai pas manqué de grimper la tour de 25 m de haut qui se trouve au sommet. Je repars ensuite rapidement vers Haguenau attraper le train pour Strasbourg. Après une vingtaine de kilomètres à vive allure, j’arrive à temps pour attraper le train en provenance de … Niederbronn les Bains ! Décidément, il va falloir que j’apprenne à lire un horaire SNCF.

La reprise du pédalage à la gare d’Appenweier est laborieuse mais le trajet n’est pas très long et je peux ainsi profiter de presqu’une après-midi entière de détente à Oberkirch. Le soir je me joins au dîner à l’hôtel qui me permet de mettre des visages sur quelques Biggers avec qui je suis en contact depuis plusieurs années (je ne vais pas tous les citer, car je suis sûr d’en oublier, mais le cœur y est).

Le lendemain le ciel est très couvert, alors que je venais de passer huit jours très ensoleillés voire caniculaires. Peu importe, nous nous mettons en route. Enrico Alberini avait concocté le parcours, qui se dirigeait vers le Schliffkopf en allant cueillir quelques cols latéraux, en général au bout de montées très pentues (quand ce n’est pas des descentes très pentues qu’il faut remonter ensuite). Je crève en route, aidé pour la réparation par Daniel Gobert qui a dû se faire une piètre idée de mes talents de mécanicien.

Enfin le dernier BIG arrive, et une fois n’est pas coutume, je suis accueilli au sommet par un bon casse-croûte bien réconfortant. Nous mangeons, écoutons les discours des présidents, puis prenons la photo commémorative de l’événement. J’avais réservé mon train de retour, et dans ces cas-là, si je n’ai pas trois heures d’avance, je me considère comme horriblement en retard. Je prends donc congé de tout le monde rapidement et redescends vers la gare d’Appenweier. La petite bruine de la matinée se transforme maintenant en une pluie battante, je longe une voie ferrée mais les horaires affichés à une petite halte me font voir que je n’ai rien à gagner à attendre. La pluie s’arrête, la route est plate, tranquille, j’atteins finalement Appenweier dans de bonnes conditions.

Evidemment à Strasbourg je suis largement en avance et peux même avancer mon départ. A Paris je débarque en pleine arrivée du Tour de France. Après une douche chez ma sœur, nous descendons voir passer les champions. En tant que Niçois, je suis tout fier de voir l’équipe INEOS mener le peloton, encadrant le maillot jaune Egan Bernal. Issa INEOS !Et il ne me reste plus, après la nuit à Paris, qu’à prendre un dernier train pour Nice et rentrer à la maison avec 26 BIG de plus dans mes bagages.

Je ne terminerai pas cet article sans m’accorder un petit satisfecit personnel. En effet, j’avais chargé dans mon GPS une version plutôt ancienne des positions des BIG, et j’avais constaté que certains sommets n’étaient pas très bien placés. Mais en rentrant à la maison avec la ferme intention de tout corriger, j’ai eu la bonne surprise de constater, qu’à l’exception du Kandel Pass où le sommet se trouvait 600 m avant le col, tous les autres avaient déjà été bien replacés. J’ai donc eu le plaisir de constater que le travail, mené avec Etienne Mayeur, de reprise de tous les tracés des BIG n’avait pas été inutile, loin de là.

Plus de photos : http:/cathie.charbonnier.free.fr/piwigo/index.php?/category/162

vendredi 26 avril 2019

Punta Serpeddi, 6+6 Isole, Monte Pellegrino


L’Italia del Grand Tour permet sur quatre ans de visiter toutes les régions d’Italie à vélo : le centre-nord avec la 1001 Miglia, le sud avec la 999 Miglia de Rome et les Alpes avec l’Alpi 4000 de Bormio. La dernière épreuve, la 6+6 Isole, propose deux randonnées de 600 km en Sardaigne et en Sicile, séparées par une nuit de bateau entre Cagliari et Palerme. J’étais impatient de terminer ce challenge, démarré en 2016, afin de conquérir le titre ô combien prestigieux de Grand Randonneur d’Italia.

J’avais en 2014 traversé la Sardaigne du nord au sud, en grimpant bien sûr les BIG au passage, à l’exception de la punta Serpeddi, qu’après une tentative avortée j’avais jugée trop chaotique pour un vélo de route. L’occasion était belle de combler cette lacune et j’avais donc pris soin avant mon départ de réserver un VTT de location.

J’établis rapidement le programme de mon mini-séjour en Sardaigne : départ en train de Nice vers Toulon le dimanche pour un embarquement le soir, liaison en vélo de Porto Torres à Sassari le lundi matin, train jusqu’à Cagliari l’après-midi pour une arrivée à Quartu Sant’Elena en début de soirée, après quelques kilomètres de vélo depuis la gare. Le lendemain mardi, ascension de la punta Serpeddi, avant une journée du mercredi consacrée aux formalités d’inscription et au repos avant le départ du soir.

Au moment du départ, une petite anicroche commença à bousculer mes plans.Tous les trains étaient supprimés pour travaux ce week-end là, entre Cannes et les Arcs. Les informations contradictoires que j’avais pu avoir à la gare n’ayant pas levé mes doutes quant à un arrêt total sur le tronçon Nice-Marseille, je partis le lendemain matin, dès que je fus prêt, pour me laisser le temps d’effectuer le trajet entier à vélo le cas échéant. Mais les trains allaient bien jusqu’à Cannes, et après avoir pédalé jusqu’aux Arcs, je pus prendre un train pour Toulon. Malgré son retard important, j’arrivai bien en avance, avec tout l’après-midi devant moi.

Alors que je me promenais vers le Mourillon pour tuer le temps, je rencontrai un quatuor de randonneurs franciliens, Guy, Mickaël, Geneviève et Vivian, qui prenaient le même bateau que moi et avec qui j’allais passer une bonne partie des jours suivants. Le reste du programme se déroula à peu près comme prévu : après nous être rendus ensemble à Sassari et pris le train, nous nous séparâmes à Cagliari, car j’avais privilégié pour mon séjour la proximité du loueur de VTT à celle du centre névralgique de la randonnée.


Le lendemain, j’échange donc mon vélo de route contre un vélo tout-terrain et pars vers la Punta Serpeddi. Le début se passe sur les routes assez plates de Quartu Sant’Elena, et ce n’est qu’au cimetière à l’entrée de Sinnai que la pente commence à se faire sensible. Plusieurs options sont possibles à la sortie de Sinnai. Un parcours part vers le nord et rejoint la piste de Dolianova, celui que j’ai pris est plutôt nord-est et rejoint celle de Burcei, les deux parcours se retrouvant juste avant la dernière rampe qui mène au sommet.


J’emprunte donc après Sinnai une petite route qui ondule entre les champs pendant cinq kilomètres. Au croisement avec la route de Tasonis, le goudron s’arrête et la piste apparaît, présentant d’abord une terre battue très facile à rouler. Au fil des kilomètres la piste se fait plus dure et parfois assez pentue. Des pourcentages très élevés se présentent juste avant l’intersection avec Burcei, mais la piste est heureusement cimentée à cet endroit. Au carrefour, la piste repart vers l’ouest, en devenant plus rude, et justifie pleinement l’utilisation du VTT. Enfin, après quelques portions plus planes, commence l’ultime rampe raide, et revêtue, jusqu’à l’antenne.

Le ciel était très menaçant depuis mon départ, avec par moments une petite pluie fine. Au sommet un bon vent est aussi de la partie. Je prends donc juste le temps nécessaire à la photo souvenir (mouillée) et à me rhabiller, puis redescends vite par le chemin pris à l’aller. Après une pause repas à Sinnai pour me réchauffer, je retourne à Quartu Sant’Elena attendre l’ouverture du loueur et récupérer mon vélo. Ça y est, j’ai grimpé tous les BIG de la Sardaigne !

Le lendemain, après avoir quitté mon appartement où tout le monde dormait (je n’aurais vu mes logeurs que quelques minutes lors de mon arrivée), je prends le chemin de l’hôtel Setar, lieu de départ de la randonnée, où Guy et Vivian se trouvaient aussi. Après les formalités, je retourne avec eux vers la villa qu’ils ont louée attendre l’heure du repas du soir et du grand départ qui sera donné en nocturne.

Enfin le moment tant attendu finit par arriver et vers 23h30 je m’élance dans la deuxième vague de randonneurs. Je me pose toujours la question dans ces épreuves de savoir quelle allure adopter. J’ai peur en allant trop vite de flancher par la suite, et en allant trop lentement de perdre du temps que je n’arriverai pas à rattraper. Toujours est-il que ce soir-là je suis plutôt pour l’option rapide et je rattrape dans le premier col pas mal de participants du premier groupe. Le col franchi, je pars dans la descente qui, avec sa pente assez douce et le fait qu’on soit de nuit, me paraît encore plus longue que la montée. Sur la portion de plat suivante, je roule à nouveau à allure rapide au sein d’un groupe, mais une crevaison de ma roue arrière met malencontreusement fin à mes velléités de performance. Après avoir réparé je repars à un rythme plus raisonnable en direction du premier contrôle, Torre di Bari, qui se trouve au bord de la mer quelques kilomètres à l’écart de la route principale. Le buffet est copieux, je me régale d’un fromage blanc au miel délicieux, que je serai heureux de retrouver de temps en temps sur le parcours.

L’étape suivante nous emmène à Dorgali, et comprend donc l’ascension du seul BIG de la randonnée (que nous ferons dans l’autre sens au retour), le Genna Silana. Comme je l’avais remarqué lors de ma précédente visite, les pourcentages de ce col (ainsi que des routes sardes dans leur ensemble) sont rarement élevés, même si je parcours cette fois-ci le versant opposé. Au croisement de Talana, je me retrouve sur une route déjà empruntée quelques années auparavant.

Après le col et la descente jusqu’à Dorgali, je repars en direction de Nuoro. La remontée vers Orgosolo est rude, sur un versant exposé au soleil. Pour ne pas être tentés de prendre un raccourci, nous étions dans l’obligation de présenter à l’issue du parcours une photo prise à Orgosolo. Les murs du village sont couverts de fresques et je suis tout content d’en trouver une représentant un compatriote, en la personne de Joseph Garibaldi.

L’accueil à Nuoro est sympathique comme toujours mais les conditions y sont assez spartiates : une esplanade avec peut-être trois chaises, pas de sanitaires, peu d’ombre, … Tant mieux, rien ne donne envie de s’attarder, je repars donc, avec Guy qui m’avait rejoint. Le passage le plus joli de cette étape est une route en corniche magnifique sur les flancs du Monte Albo, dans des paysages qui ne sont pas sans rappeler les Alpes-Maritimes. Après la descente vers Siniscola commence un tronçon un peu pénible. Nous ne sommes plus dans la montagne, mais les ondulations incessantes ne rendent pas le parcours plus facile, il y a davantage de circulation, on approche de la fin de l’après-midi et nous commençons à ressentir le fait que nous pédalons depuis la veille. Guy me dit qu’il est crevé et de ne pas l’attendre, puis il me rattrape, et c’est moi qui ai du mal à le suivre. Je le perds pour de bon à Orosei où je visite des rues bien pentues que j’aurais peut-être pu éviter, mais la traversée de cette ville ne m’a pas paru simple.

Dorgali est à nouveau l’arrivée de cette étape. La ville se trouve légèrement en altitude et la montée qui y mène s’avère un moment difficile. La nuit tombe, le sommeil commence à m’envahir, ma progression devient très laborieuse. Le passage sur quelques replats et le fait de rattraper quelques randonneurs qui me montre que certains sont encore plus usés que moi me redonne un peu d’énergie et j’arrive enfin à Dorgali où je profite sans me faire prier des couchages mis à notre disposition.

Il fait encore nuit lorsque j’attaque le versant nord du Genna Silana. Un peu reposé, je monte sans trop de problème, je suis juste un peu gêné tout en haut par un fort vent, dont je n’arrive pas à comprendre s’il est contre moi ou pour moi, il semble changer de sens à chaque instant. Je m’endors un peu dans la descente, mais continue jusqu’à Baunei. Dans le village, la vingtaine de vélos posés contre un mur me fait dire qu’il doit y avoir un café ouvert. Le patron s’affaire, un peu surpris par cet afflux matinal. Le café et les croissants me font du bien et m’amènent jusqu’à Bari Sardo, puisque les deux dernières étapes reprennent le parcours des deux premières en sens inverse.

J’y retrouve Guy, mais nous nous perdons immédiatement, la fatigue sans doute. Nous nous retrouvons cependant un peu plus loin, avec également Vivian, pour la montée du dernier col, l’Arcu e Tidu et la descente vers l’arrivée. Dans les derniers kilomètres de plat, la lassitude me fait ralentir un peu et laisser partir mes compagnons. J’arrive donc quelques minutes après eux, en ayant utilisé 39 des 40 heures allouées pour boucler le parcours. J’ai trouvé ce brevet particulièrement dur. Le fait que nous soyons partis le soir, et avons donc passé deux nuits sur le vélo, y est certainement pour quelque chose. Après une bonne douche, je parcours en groupe les quelques kilomètres jusqu’au port de Cagliari afin d’embarquer pour la Sicile. Vu l’état de fatigue dans lequel m’a laissé la Sardaigne, je ne suis pas très optimiste pour la réussite de mon brevet sicilien.

Il est agréable de profiter d’une soirée relaxante dans le bateau. Après un bon repas, je retourne dans ma cabine où j’ai la chance de passer une bonne nuit. Je me réveille juste à l’heure pour prendre un petit déjeuner sans précipitation. Lorsque le bateau accoste à Palerme, nous descendons sur nos vélos vers le lieu de départ, un hôtel du front de mer à proximité. Là, une table est placée au bord de la route, nous faisons tamponner en vitesse nos carnets de route, balançons nos affaires sur le tas à côté, et enchaînons immédiatement sur le 600 km de Sicile.

Je constate avec satisfaction que la nuit m’a fait du bien, et que je pédale bien plus facilement que la veille. Je fais toujours le cinquième mousquetaire dans le quatuor de mes amis parisiens emmené par Geneviève. Celle-ci va bon train et Guy et Vivian décident de prendre leur rythme. Personnellement je préfère profiter de mes bonnes dispositions actuelles pour faire le plus de chemin possible tant qu’elles durent, je reste donc avec elle et quelques autres randonneurs.

Geneviève a une âme de chef de troupe. Dans la montée de Termini Imerese, elle décide de faire passer le groupe par un chemin qui lui paraît meilleur que celui proposé. Je suis tout le monde dans un premier temps mais la traversée de la ville étant plus compliquée que prévu mon caractère indépendant se réveille et je décide de prendre mon destin en main. Mal m’en prend dans un premier temps, car je rate une intersection, et me retrouve séparé de la bonne route par une voie ferrée. Heureusement un passage souterrain au milieu des détritus me permet de retrouver le parcours.

La sortie de Termini Imerese marque l’entrée dans les terres. Là commence en effet l’Apennin sicilien qui va jusqu’à Messine. Pas moins de quatre BIG traversent cette chaîne montagneuse : Piano Battaglia Carbonara, Portella Femmina Morta, Portella dello Zoppo et Sella Mandrazzi. Malheureusement (ou plutôt heureusement) nous ne faisons que longer ces montagnes par leur versant sud, où ça grimpe déjà suffisamment.

Au début de la montée, une tribune étrangement située au bord de la route rappelle que la Targa Florio, une course automobile disparue, se déroulait sur ces routes le siècle dernier.Le reste de la journée se passe dans des collines verdoyantes magnifiques où le vent est omniprésent. Les montées et les descentes se succèdent. Le village de Gangi est particulièrement spectaculaire car il recouvre entièrement de ces maisons tout le sommet d’une montagne, dominé à l’arrière-plan par la silhouette imposante de l’Etna.

La route ondule autour des mille mètres d’altitude et la nuit commence à tomber. Avec le vent en plus, il ne fait pas chaud du tout et la beauté des paysages au soleil couchant en est un peu altérée. Le contrôle de Cesarò permet de nous réchauffer et de déguster des arancini bien chaudes. J’y retrouve Mickaël et Geneviève, puis Guy et Vivian arrivent. Je manque d’empressement pour attaquer la descente dans le froid et la nuit et laisse donc tout ce petit monde partir devant. Après une étape courte et descendante, j’arrive à Linguaglossa où nous sommes reçus dans un grand bâtiment, une sorte d’ancien monastère, comportant même une église dans sa partie centrale. Je dors un peu là et repars pour la deuxième partie du parcours, le retour vers Palerme qui suit intégralement le bord de mer.

Le jour se lève lorsque je traverse Nizza(!) di Sicilia. Peu après, je prends mon petit déjeuner au contrôle de Messine. Je roule ensuite seul, ou en groupe, au hasard des rencontres. Je tombe finalement sur Esteban, un habitué de ces randonnées, qui va m’accompagner, et même me soutenir sur la fin, jusqu’à l’arrivée, merci. Nous sommes rattrapés de temps en temps par de rapides groupes d’Italiens, auxquels nous emboîtons les roues histoire d’arriver plus rapidement au contrôle suivant.

Lorsque la nuit arrive, je m’aperçois que ma deuxième lampe a rendu l’âme (j’avais déjà dû récupérer celle de rechange en Sardaigne). Nous ne sommes plus très loin et Esteban se met derrière moi pour m’éclairer et m’accompagne ainsi jusqu’à l’arrivée. La circulation devient vraiment dense en approchant de Palerme, j’entends Elena qui roule devant moi dire à sa copine Laura « queste strade sono roulette russa », ce qui ne les empêche pas d’avancer à toute allure. Dans la dernière montée, à Bagheria, je jette l’éponge et laisse partir le groupe. Esteban continue de me prendre sous son aile (et dans la lumière de son phare) et nous atteignons finalement l’arrivée vers 21h. Ca y est, je suis Grand Randonneur d’Italia ! Ce deuxième brevet s’est finalement bien mieux passé que le précédent. Il faut dire qu’il était légèrement plus court et présentait un peu moins de montées. Et comme je l’ai dit, ne passer qu’une nuit sur la route au lieu de deux change beaucoup de choses.

Le San Paolo Palace est complet malgré sa taille imposante et je me retrouve devant la perspective pas très réjouissante de devoir chercher à cette heure tardive une chambre ailleurs en ville. Qu’à cela ne tienne, je rencontre Guy qui a réservé avec Vivian une chambre équipée de trois lits. On peut appeler ça de la chance.

Palerme possède son BIG, le Monte San Pellegrino, et je ne pouvais pas passer là sans le grimper. Je pars donc le lendemain matin, traverse le centre-ville et entame la montée. Les lacets sont nombreux et chaque épingle a la particularité d’être pavée, alors que le reste de la route est goudronné normalement. La vue est magnifique. On surplombe le port et on découvre tout le golfe de Palerme jusqu’au Capo Zafferano. Un passage sur le versant nord ouvre aussi de jolies vues vers le golfe de Mondello. Un sanctuaire très fréquenté se trouve en haut, et je traverse toute une rangée de boutiques de souvenirs plus ou moins religieux avant de tourner à droite pour le dernier tronçon de la montée.La route s’arrête à un parking, où une petite rampe permet d’atteindre la statue de Sainte Rosalie, patronne de Palerme.

Je profite de mon après-midi libre pour visiter la ville. Le soir je retrouve tous mes amis parisiens et repars avec eux au port d’où le bateau pour Gênes est prévu à 23 heures. Le départ ne se fait pas sans un petit peu de stress. D’abord lorsque nous sortons du restaurant, nous voyons que la grille du port juste en face a fermé. Heureusement une autre est ouverte un peu plus loin. Ensuite, Vivian met presque un quart d’heure pour retrouver ses papiers. Finalement tout s’arrange et l’embarquement se termine sereinement. Là encore, je squatte une couchette dans la cabine de mes amis parisiens, j’ai vraiment bien fait de les rencontrer à Toulon. La traversée se poursuit toute la journée du lendemain, nous longeons la Corse et passons tout près des îles de l’archipel toscan : Giglio, île d’Elbe, Pianosa, …

J’ai peu de temps lorsque nous débarquons à Gênes pour rejoindre la gare avant le passage du train pour Vintimille. C’est le moment que choisit mon GPS pour se mettre à dérailler. Je vais d’un côté, de l’autre, et les Parisiens sont tout surpris de me revoir passer devant eux alors que je venais de les quitter dans la précipitation. Finalement je trouve la gare et arrive sur le quai en même temps que le train, il était temps. A Vintimille, pour cause de travaux, le départ du train pour Nice est décalé à Menton. Je dois donc remonter sur mon vélo pour quelques kilomètres avant de prendre mon dernier train et retrouver la maison.

Plus de photos : http:/cathie.charbonnier.free.fr/piwigo/index.php?/category/154