dimanche 23 février 2020

Lisbonne, Madère

Ayant stupidement laissé mon appareil photo dans l’avion du retour, j'ai illustré cet article d'images trouvées sur internet.
En ce début 2020, je m’étais dit que Madère serait une bonne destination pour le mois de février, et je pense avoir eu raison, puisqu’à part un jour de pluie, tout s’est bien passé : beau temps et températures agréables.
Il n’y a pas de vol direct pour Madère depuis Nice et j’ai dû faire escale à Lisbonne. J’en ai profité pour intercaler la visite de trois BIG sur le continent : à l’aller, j’ai consacré une après-midi à la Serra da Arrábida (BIG 516) et au retour j’ai effectué une boucle de deux jours qui m’a amené jusqu’au Montejunto (BIG 518), en complétant lors de ma rentrée vers Lisbonne par l'Alto de Sintra (BIG 515).
Je débarque à l’aéroport de Lisbonne le samedi en début d’après-midi. Je me rends illico à la gare de Roma-Areeiro prendre le train pour Coina, car les routes pour rejoindre le pied de la Serra da Arrábida ne m’avaient pas paru agréables, étant plates et assez importantes. Sur le trajet, le train franchit l’estuaire du Tage par le gigantesque pont du 25-Avril, où la voie ferrée passe sous l’autoroute.

Le départ de la gare de Coina se fait comme prévu par une nationale bien chargée, que j’essaye d’éviter autant que possible par les petites rues latérales. J’arrive enfin à la route touristique de la Serra da Arrábida où la vraie montée commence. Je contourne la colline par son versant ouest et bientôt la mer apparaît. Plus je monte, plus le panorama est vaste et les vues plongeantes sur la côte magnifiques. Le point culminant de la route se situe immédiatement après le « Miradouro Portinho da Arrábida », où apparemment la jeunesse du coin aime bien venir se prendre en photo, le selfie sur fond d’océan est de rigueur.
La route ondule ensuite sur la crête, dominant la côte en permanence, tout en offrant de temps en temps des aperçus vers l’intérieur des terres. Je me rapproche peu à peu de Setubal et de la péninsule de Troia qui me proposent aussi de jolis spectacles. En bas de la descente, je rejoins par une petite route la nationale que j’ai prise au début. Il y a toujours beaucoup de voitures, mais aussi une large bande latérale et le parcours est plutôt en descente, donc le tronçon n’est pas trop horrible et vite passé. Je reprends le train pour Lisbonne où je passe la nuit.

Le lendemain matin, je suis très tôt dans l’avion de Madère. L’Aerobus est un moyen pratique et rapide pour rejoindre Funchal et peu après onze heures je m’élance vers mes deux premiers objectifs de l’île, le BIG 519 Eira do Serrado et le BIG 522 Pico Arieiro. Dès le départ je suis confronté à de fortes pentes. A Madère le 12% est la norme, ce n’est qu’autour de 20% qu’on commence à se dire que c’est pentu. Plus je monte vers l’Eira do Serrado, plus je me rapproche du brouillard. Juste avant un tunnel je tourne à gauche pour la dernière partie du parcours, qui alterne quelques petites descentes et remontées.

A l’arrivée, je suis heureusement juste en dessous des nuages et peux ainsi profiter de jolies vues vers la vallée de Curral das Freiras. Je fais ensuite demi-tour car ce BIG est un cul-de-sac, et deux kilomètres plus loin, je prends à gauche la bifurcation vers le BIG 522 Pico Arieiro. Là je me trouve face à un mur, creusé dans la montagne ! Pendant au moins deux kilomètres, les rampes à plus de 20% se succèdent, je regrette bien de ne pas

avoir installé ma cassette de 30 avant de partir. Je suis trop occupé à me battre avec la pente pour regarder le paysage, mais suis de toute façon plongé dans le brouillard. Je finis par sortir, à la fois du brouillard et des pentes assassines, et me retrouve en plein soleil, au-dessus d’une mer de nuages, déchirée çà et là par des pics acérés. La vision est splendide.
Je rejoins la route de Poiso pour les deux derniers kilomètres de la montée. Arrivée au pic, la route se termine sur un rond-point, d’où part une rampe pavée suivie d’une petite montée en zigzag qui amène au panneau Pico do Arieiro 1810 metros. Je descends ensuite par le Paso do Poiso et allonge un peu mon périple en rejoignant la route de Camacha qui me ramène vers Funchal.

Le lendemain je pars vers les deux autres BIG de Madère, le BIG 521 Cabo Girao et le BIG 520 Boca Encumeada. La sortie de Funchal se fait au milieu des palaces 5 étoiles, et j’aperçois bientôt la grande falaise du Cabo Girao. L’arrivée officielle se trouve au point le plus haut de la zone, sur l’esplanade d’une belle église toute blanche, mais tout l’intérêt du BIG se trouve au Miradouro voisin. A travers la plate-forme, transparente, et par-dessus la rambarde, si on arrive à s’y pencher, on aperçoit la grève et les bananeraies 580 m en contrebas.
La route directe vers la Boca de Encumeada est une nationale importante, qui plus est au débouché de l’autoroute de Funchal. A Ribeira Brava, je choisis donc de continuer le long du littoral pour rejoindre la crête de l’île par une route plus tranquille. Je monte, je descends, je remonte, jusqu’à Canhas où une dure montée commence. Quand j’arrive à Paúl da Serra, j’ai grimpé 1000 m en 10 km. La végétation sur ce plateau est surtout composée de petits buissons de couleur jaune, ce qui donne un joli tableau avec le vert des quelques bouquets d’arbres. Je
continue à monter quelques faux plats jusqu’à 1600 m d’altitude environ, où commence la descente vers la Boca Encumeada. L’arrivée au BIG se fait par une route impressionnante, à flanc de falaise, qui domine de très haut la vallée qui redescend vers Ribeira Brava. Après le BIG, je retrouve la nationale qui m’avait rebuté. Les camions qui me doublent ne me font pas regretter le détour que j’ai fait pour les éviter en montée.
La route du retour commence par une sérieuse montée de Ribeira Brava à Câmara de Lobos. Arrivé là-haut, je choisis de tourner vers la Boca de los Namorados, qui offre à la fois un beau point de vue et un col répertorié au cent Cols. Tout cela se mérite et je bataille un moment dans les 20% et plus. La descente par l’autre côté m’affichera même un -30%, j’ai échappé au pire. Le Miradouro au bout de la route se trouve
dans la même vallée que le Eira do Serrado et je peux l’apercevoir au loin, sur l’autre versant, ainsi qu’à nouveau le village de Curral das Freiras, d’un autre point de vue.
Le mardi, je décide d’aller jeter un coup d’œil à la Ponta de Sao Lourenço, à l’extrémité est de l’île. Je choisis pour y aller la route du bord de mer, ayant déjà parcouru l’avant-veille la route de Camacha. La sortie de Funchal se passe bien, mais vers Caniço, un flux énorme de voitures rejoint ma route, d’autant plus important qu’il est l’heure de pointe pour aller travailler. Je prends vite sur la gauche une route latérale pour rejoindre Camacha, au moment où la pluie commence à tomber. J’arrive trempé à Camacha et continue toujours sous la pluie jusqu’au miradouro de la Portela (d’où je ne vois pas grand-chose). Là je dois me décider, si je descends vers Machico ou renonce à la sortie. Au moment précis où je m’engage sur la route de Machico, la pluie redouble brutalement. Je perds alors l’espoir de voir les choses s’arranger, et fais demi-tour vers Funchal. J’y suis de retour assez tôt et profite de l’après-midi et de la pluie qui s’arrête pour visiter la ville.

Le lendemain, échaudé par mon expérience de la veille sur la route du littoral, je prends directement la direction de Camacha. Après la descente vers Machico la route remonte jusqu’à un tunnel. Juste avant l’entrée de celui-ci, une petite route se détache à droite vers le pico do Facho. De ce promontoire, on jouit d’une très belle vue vers Machico et sa plage d’un côté, sur le port de Caniçal et la pointe de Sao Lourenço de l’autre. J’en redescends ensuite, traverse le tunnel et m’engage vers la pointe proprement dite. Les photos que j’avais pu voir de l’endroit me faisaient espérer un joli spectacle, et je n’ai pas été déçu.
Les vues le long de cette pointe sont époustouflantes, particulièrement celle du Miradouro da Ponta do Rosto, d’où l’on voit la mer battre les falaises colorées et les pointes déchiquetées surgissant des flots. C’est magnifique. J’y reste un bon moment, puis reprends le chemin de Funchal. Au milieu de l’après midi la circulation est raisonnable et je peux rentrer sans souffrir par la côte, clôturant ainsi mon séjour à Madère.
De retour le jeudi matin à Lisbonne, je pars en direction du Montejunto. Je sors de l’aéroport par de larges avenues urbaines et me retrouve sur la route de Loures. J’ai un peu de circulation au début mais suis tranquille à partir de Bucelas. La route s’élève un long moment mais les pentes n’ont rien à voir avec Madère, heureusement. Je traverse ainsi tranquillement la campagne lisboète et arrive à Vila Verde dos Francos, au pied du BIG.
Le début de la montée se fait dans une ambiance toujours agricole. Je contemple au passage de jolis moulins à vent tout blancs et après une petite descente, je tourne à droite pour la dernière partie de la montée. Au sommet figurent quelques bâtiments anciens, dont quelques-uns en ruine, ainsi qu’un nombre impressionnant d’antennes. La situation du Montejunto est vraiment particulière puisque c’est la seule montagne un peu importante à des dizaines de kilomètres à la ronde. La vision s’étend donc très loin et dans toutes les directions. Avant de descendre, je pousse jusqu’à la boule du radar à proximité mais un militaire en faction me dissuade de trop m’attarder. Ce BIG gravi, je repars vers le sud et m’arrête pour la nuit à Torres Vedras.
Le lendemain je traverse Mafras en passant devant l’impressionnant Palácio Nacional et sors de la ville par une nationale à quatre voies pas très agréable, en montée de surcroît. Les routes pour se rendre à Sintra sont un peu plus encombrées que celles que j’ai pu parcourir la veille, mais j’y arrive quand même. La montée vers le Alto de Sintra se fait par une petite route sous les arbres, avec des pentes assez costaud. Je suis dépassé continuellement par de petits triporteurs qui montent les touristes sur la colline, les moteurs fument et pétaradent, la qualité de l’air ne semble pas la préoccupation première sur le site. Le sommet de la route, arrivée du BIG, se trouve devant les grilles du château dont on peut apercevoir quelques murailles multicolores.

Je repars en sens interdit, pour m’éviter un trop grand détour, vers la serra de Sintra. Après quelques kilomètres agréables dans la forêt, je redescends vers la mer et longe l’océan jusqu’à Cascais. Les falaises et les larges plages de sable alternent, balayées par la houle du large. Je fais ma rentrée à Lisbonne par Belem et sa célèbre tour, et pars visiter quelques sites de la ville : la Praça do Comércio, le parc Eduardo VII, l’aqueduto das Águas Livres, etc. Je monte au Bairro Alto, puis à Graça, ce qui revient à grimper une dizaine de Koppenberg agrémentés de rails de tramway et de voitures dans tous les sens.
Après avoir ainsi sacrifié au tourisme, je passe ma dernière nuit à Lisbonne. Le lendemain, dans l’avion du retour, je prends une belle photo du Montejunto par le hublot, j’omets de ranger mon appareil et à l’arrivée à Nice je sors de l’avion sans plus y penser, me privant pour toujours des belles photos souvenir de ce voyage, snif.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire