Vers
la mi-octobre, je me suis décidé très rapidement pour une balade BIG, vite
avant que l’hiver n’arrive. J’avais d’abord envisagé l’Adriatique, en
descendant de Trieste à Split et retour par Ancône, mais le programme était
trop dense pour le temps dont je disposais et j’ai donc opté pour la proximité
et l’Italie. Le passo de la Futa étant le BIG le plus au nord de ceux qui me
restaient dans la Botte, je décidai donc un départ depuis Florence.
Comme
souvent mes voyages en Italie commencent par une petite balade matinale pour aller
prendre le train à Vintimille. Cette fois-ci les ennuis arrivent dès le départ
puisque je casse une pédale du côté de Roquebrune. Heureusement je prévois
toujours large quand il s’agit d’attraper un train et j’arrive malgré tout à
temps à la gare. A Florence, je descends à la station de Rifredi, car mon
téléphone m’avait signalé un magasin Décathlon tout proche. Et ainsi, quelques
minutes après, je reprends la route avec une paire de pédales toutes neuves.
La
route monte dès la sortie de Florence, mais à Pratolino un virage à gauche
marque le début d’une longue descente jusqu’au lac de Bilancino. J’arrive alors
sur une route très fréquentée et me dépêche de tourner à droite vers Galliano.
La route est d’abord assez plate avant de monter un long moment, puis de
redescendre un peu en passant devant l’important établissement de l’eau minérale
Panna. Je recommence à monter jusqu’au col, où je fais demi-tour pour me
diriger vers le passo La Calla. Je reste pour la descente sur la route
principale, pour m’éviter la remontée de Panna, mais toutes les montagnes
russes que je dois franchir me font dire qu’elle ne fait pas gagner beaucoup de
dénivelé.
Le
lendemain matin, je descends la vallée de l’Arno jusqu’à Poppi, où je prends la
direction du passo dei Mandrioli. Arrivé en haut, je ne redescends pas de
l’autre côté, même si juste après le col un magnifique panorama se découvre
vers la Romagne, mais je fais demi-tour en direction du sanctuaire de la Verna.
Arrivé au sanctuaire, je cherche un endroit joli pour la photo souvenir. Je
m’avance dans la direction que prennent les nombreux visiteurs du lieu (nous
sommes dimanche), contourne les bâtiments, passe sous un porche et arrive enfin
sur une belle esplanade, d’où la vue s’étend sur tous les alentours, et où une
immense croix fournit un repère idéal pour marquer l’arrivée du BIG.
Après
la petite remontée du valico della Spina, je descends vers Pieve Santo Stefano,
d’où je me dirige vers le Monte Fumaiolo. Je remonte la vallée du Tibre sur une
petite route où je suis pratiquement seul, grâce à l’autoroute qui parcourt la
même vallée. En traversant le village de Valsavignone, je crève, mais j’ai beau
examiner mon pneu, je ne trouve pas la cause de la crevaison (j’aurais dû mieux
regarder, car je vais encore être très embêté avec ce pneu). Après avoir
réparé, je continue la montée jusqu’au Monte Fumaiolo, aux sources du Tibre. J’ai
découvert par la suite qu’il y avait une fontaine officielle à proximité du col,
mais je n’y suis pas allé.
J’attaque
la descente en direction de Rimini et de Saint-Marin. Nous sommes dimanche
après-midi et je me retrouve bientôt au milieu des nombreuses voitures des
promeneurs qui redescendent des montagnes. A Novafeltria, nous sommes arrêtés
quelques minutes pour laisser passer un flot ininterrompu de voitures descendant
des montagnes environnantes. A partir de là, je roule dans un embouteillage
continu jusqu’à la bifurcation vers Saint-Marin, où la circulation reste quand
même assez dense.
J’arrive
en haut au moment où la nuit tombe, parcours quelques ruelles de la vieille
ville, prends quelques jolies photos des châteaux surplombant la falaise et
redescends vers la vallée de la Conca. Je pensais trouver un hôtel sur la route
de Carpegna mais les possibilités ne semblent pas très nombreuses. Il est déjà
tard, et à ce moment je crève une deuxième fois. Je répare rapidement, il fait
nuit noire, et je me dis qu’il n’est plus possible d’arriver à Carpegna à une
heure raisonnable, je m’affole un peu et je reprends donc la direction de la
descente en me disant que j’aurais plus de chance de trouver un hébergement.
Entre hôtels fermés et B&B complets, je finis très loin de mon parcours, à
Morciano di Romagna. Mais bon, je suis logé, quelques kilomètres en plus me préoccupent beaucoup moins que mon pneu arrière qui crève à répétition.
Le
lendemain matin la ville est plongée dans le brouillard lorsque je repars vers
le Monte Nerone. Heureusement pour moi, j’en sors rapidement en gravissant les
pentes de la bocca Seriola. Après la descente et avoir tourné vers le Monte
Nerone, je suis intrigué en traversant le village de Colombara par ce qui me
semble être une immense mappemonde, et effectivement il s’agit de la Mappemonde
de la Paix, construite à l’initiative d’un habitant du village, Orfeo
Bartolucci.
Une
petite montée par une route très tranquille vers le village de Moira, la
descente suivante et la montée du passo della Scheggia m’amènent sur une route
plutôt descendante jusqu’à Fossato di Vico, au pied de la Cima Mutali. Ce BIG
est le pendant du Monte Carpegna : même distance, mêmes fortes pentes sur
une petite route isolée. J’entends passer des trains pendant ma montée,
j’aperçois des rails en retraversant la ville, mais je ne cherche pas plus
loin, alors qu’une jonction en train m’aurait sans doute fait gagner du temps
et surtout éviter pas mal de nationales inhospitalières.
Je
prends donc en vélo la direction de Fabriano. Je m’inquiète un peu car des
panneaux annoncent la route fermée, mais il s’agit de l’ancienne nationale,
remplacée aujourd’hui par la SS 76. Et de ce fait la vieille route que
j’emprunte par le valico di Fossato est tout à fait tranquille. A Fabriano il
est un peu trop tôt pour que je m’arrête, et je décide de pousser jusqu’à
Matelica à une vingtaine de kilomètres. Je fais les choses bien, appelle un
hôtel et lui dis que j’arriverai dans une petite heure. Mais je me retrouve
complètement perdu à la sortie de Fabriano dans un réseau de nationales
inextricable, je suis dirigé vers l’est alors que ma destination est au sud,
bref j’essaye alors de rejoindre mon itinéraire par un petit chemin que me
montre la carte.
Résultat,
je me retrouve sur une piste en terre, traverse une voie ferrée par un passage
souterrain et arrive finalement devant la barrière d’une propriété privée. Je
ne sais pas où aller sinon, alors je continue, pousse mon vélo dans une montée
pour les tracteurs, fais demi-tour, reprends une autre piste en montée et me
retrouve finalement sur un chemin plus carrossable. Je suis heureux de franchir
une autre barrière qui me fait sortir de la propriété privée, et me retrouve enfin
sur une route. J’ai compris plus tard qu’il aurait suffi que je continue sur la
route où j’étais pour arriver tranquillement à Matelica en contournant la
colline que je me suis évertué à grimper. Quoi qu’il en soit j’arrive à
l’hôtel, un peu plus tard qu’annoncé, mais cela fait partie des petits aléas de
la balade.
Le
lendemain, je me réveille très tôt et comme je sais que j’ai jusqu’à San
Severino Marche un parcours sur une nationale difficilement évitable, je décide
de partir tout de suite. Effectivement le trafic est supportable au début, mais
se densifie peu à peu et je suis bien content de pouvoir à Rocchetta quitter la
nationale pour me retrouver sur des routes plus accueillantes qui m’amènent en
longeant la rivière jusqu’au pied de Montelupone. Après avoir grimpé ce BIG plutôt
littoral, je retourne vers les montagnes en me dirigeant vers Amandola. Là
encore la circulation est très dense, tant est si bien que je quitte la route
directe et passe par les villages perchés de Torre San Patrizio, Rapagnano et
Montegiorgio. Après être descendu, je retraverse la nationale vers Belmonte
Piceno et Servigliano et retrouve enfin la route d’Amandola, beaucoup plus
tranquille maintenant.
Les
montées et les descentes se succèdent jusqu’au dernier embranchement pour la
Forca di Presta où je me retrouve brutalement écrasé par l’immense muraille du
Monte Vettore qui apparaît face à moi. Après avoir franchi le col, je profite
des dernières lueurs du jour pour découvrir le Pian Grande, une vaste plaine
insolite de par ses dimensions, son aspect totalement plat et la ceinture
apparemment ininterrompue de montagnes qui l’entoure. J’en sors par une montée
qui m’amène vers les derniers kilomètres de la Forca Canapine.
Je
me faisais du souci pour ce col, car j’avais pu suivre sur le site BIG les comptes
rendus disant comme la route avait souffert des tremblements de terre. Mais
j’ai eu le soulagement de constater que la route était maintenant complètement
refaite, et qu’on pouvait monter jusqu’au col sur un revêtement tout neuf. Dès
après le col en revanche, la route est toujours bloquée et je ne sais pas dans
quel état se trouve la descente vers Tufo. Je fais donc demi-tour en direction
de Norcia où, d’hôtels fermés en hôtels complets, je me retrouve au palazzo
Seneca, un hôtel de grand luxe, mais on ne se refuse rien lorsqu’il s’agit des
BIG.
Plus de photos : http:/cathie.charbonnier.free.fr/piwigo/index.php?/category/167